Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/232

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Julien ne songea plus qu’au moment où le navire s’arrêterait au port afin d’aller voir les plantes de la mer.

Bientôt le Poitou arriva devant la vaste rade de Brest, dont la difficile entrée est bordée de rochers et protégée par des forts. Une fois ce passage franchi, c’est la rade la plus sûre du monde. Brest, où se trouve notre école navale, est avec Toulon notre plus grand port militaire, et Julien put voir de près les vaisseaux de guerre immobiles dans le port, les marins de l’État avec leurs costumes bleus, leur figure bronzée, leur démarche décidée.

UN DES COQUILLAGES DE LA MER. — Les coquillages de la mer font partie des animaux appelés mollusques, dont les plus connus sont l’huître et l’escargot.


Le père Guillaume n’oublia pas la promesse qu’il avait faite à Julien. Une après-midi où le capitaine n’avait plus besoin de lui, il sauta avec l’enfant dans une petite barque. Tous deux allèrent visiter la côte. Ils descendirent à marée basse sur les rochers que la mer recouvre quand elle est haute. Le père Guillaume tenait Julien par la main, de peur qu’il ne fît un faux pas sur les rochers glissants et encore humides. Julien ne cessait de pousser des exclamations devant tout ce qu’il voyait. — Oh ! les jolies plantes vertes ! on dirait de longs rubans ! Et celles-ci, elles sont découpées comme de la dentelle ! Et ces coquillages, comme ils sont luisants ! Je ferai sécher ces plantes, et j’en emporterai dans mon carton d’écolier, avec toute sorte de coquillages. Quand j’irai en classe, je les ferai voir à mes camarades, et je leur dirai que j’ai rapporté cela de Brest.



XCI. — Les lumières de la mer. — La mer phosphorescente, les aurores boréales, les phares.


Autrefois, pendant les tempêtes, les peuplades sauvages allumaient des feux sur le rivage de la mer pour attirer les vaisseaux, les faire périr contre les écueils et se partager leurs dépouilles. De nos jours, tout le long des côtes, de grandes lumières s’allument aussi chaque soir ; mais ce n’est plus pour perdre les navires, c’est pour les guider et les sauver. Les hommes comprennent mieux maintenant qu’ils sont frères.


Un soir, pendant que le brave pilote était à son gouvernail