Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/73

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vous êtes de braves enfants, et j’en suis bien aise, car je suis du pays moi aussi.

Les gendarmes descendirent de cheval et secouèrent l’ivrogne ; mais ils ne purent le réveiller. — Il est ivre-mort, dirent-ils.

— Enfants, reprit l’Alsacien, nous allons ramener l’homme, ne vous en inquiétez pas ; nous savons qui il est, nous lui avons déjà fait un procès pour la brutalité avec laquelle il traite son cheval, car la loi défend de maltraiter les animaux. Mais vous, où allez-vous coucher ?

— Je ne sais pas, monsieur, dit André ; nous nous arrêterons au premier village.

— Parbleu ! s’écria l’autre gendarme, puisque les enfants ont payé pour aller à Besançon et que nous ramenons la carriole jusque-là, qu’ils remontent ; nous ferons route ensemble, et si l’ivrogne s’éveillait, nous sommes là pour le surveiller : ils n’ont rien à craindre.

Les gendarmes poussèrent l’ivrogne tout au fond de la carriole. André et Julien s’assirent devant sur le banc du cocher.

— Prenez les guides, mon garçon, dit à André le gendarme alsacien, et conduisez ; nous remontons à cheval et nous vous suivrons.

VUE DE BESANÇON. — Besançon a 58.400 habitants. La principale industrie de cette ville très commerçante est l’horlogerie. Elle produit par an près de 100.000 montres, sans compter les grosses horloges. C’est Besançon et la Franche-Comté qui donnent l’heure à une bonne partie de la France.

André ne savait guère conduire ; mais le gendarme lui expliqua comment faire, et il s’appliqua si bien que tout alla à merveille. On arriva à Besançon le plus gaîment du monde. Julien remarqua que cette ville est