Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/124

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lons qu’autant en emporte le vent. Savez-vous seulement, une fois dehors, s’il existe une Juliette.

— Comme vous êtes injuste ! répondit Noël. N’êtes-vous pas sûre que je pense toujours à vous, ne vous l’ai-je pas prouvé des milliers de fois ? Tenez, je vais vous le prouver encore à l’instant.

Il tira de sa poche le petit paquet qu’il avait pris dans son bureau, et, le développant, il montra un charmant écrin de velours.

— Voici, dit-il, le bracelet qui vous faisait tant d’envie il y a huit jours à l’étalage de Beaugran.

Madame Juliette, sans se lever, tendit la main pour prendre l’écrin, l’entr’ouvrit avec la plus nonchalante indifférence, y jeta un coup d’œil et dit seulement :

— Ah !

— Est-ce bien celui-ci ? demanda Noël.

— Oui ; mais il me semblait beaucoup plus joli chez le marchand.

Elle referma l’écrin et le jeta sur une petite table placée près d’elle.

— Je n’ai pas de chance ce soir, fit l’avocat avec dépit.

— Pourquoi cela ?

— Je vois bien que ce bracelet ne vous plaît pas.

— Mais si, je le trouve charmant… d’ailleurs il me complète les deux douzaines.

Ce fut au tour de Noël de dire :