Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/574

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Mais un homme qui se noie ne choisit pas les branches auxquelles il se raccroche. Noël songea à utiliser ces lettres quand même.

Il essaya d’user de son ascendant sur sa mère, pour la décider à laisser croire au comte que l’échange avait eu lieu, se chargeant d’obtenir une forte compensation. Madame Gerdy repoussa cette proposition avec horreur.

Alors l’avocat fit l’aveu de toutes ses folies, mit à nu sa situation financière, se montra tel qu’il était, perdu de dettes, et conjura sa mère d’avoir recours à M. de Commarin.

Cela aussi, elle le refusa, et prières et menaces échouèrent contre sa résolution. Pendant quinze jours ce fut entre la mère et le fils une lutte horrible dans laquelle l’avocat fut vaincu.

C’est à ce moment qu’il s’arrêta à l’idée de tuer Claudine.

La malheureuse n’avait pas été plus franche avec madame Gerdy qu’avec les autres, Noël devait la croire et la croyait veuve. Son témoignage supprimé, qui avait-il contre lui ?

Madame Gerdy et peut-être le comte.

Il les redoutait peu.

À madame Gerdy parlant, il pouvait toujours répondre : « Après avoir donné mon nom à votre fils, vous faites tout au monde pour qu’il le garde. »

Mais comment se défaire de Claudine sans danger ?