Page:Gaboriau - Le Dossier n°113, 1867.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je vous ai déjà dit de passer votre chemin, répondit-il ; filez, sinon j’appelle au secours.

M. Verduret se recula vivement.

— Éloignons-nous, murmura-t-il à l’oreille de Prosper, cet animal ferait comme il le dit, et une fois l’éveil donné, adieu nos projets. Il s’agit d’entrer autrement que par la grille.

Tous deux, alors, longèrent le mur qui entoure le jardin, cherchant un endroit propice à l’escalade.

Cet endroit n’était pas facile à trouver dans l’obscurité, le mur ayant bien dix ou douze pieds d’élévation. Heureusement, M. Verduret est leste. Le point le plus faible reconnu et choisi, il se recula, prit du champ, et, d’un bond prodigieux de la part d’un homme si gros, il réussit à s’accrocher à l’angle des pierres du sommet. S’aidant ensuite des pieds, à la force du poignet, il s’enleva et fut bientôt à cheval sur le chaperon du mur.

C’était au tour de Prosper de passer, mais, bien que plus jeune que son compagnon, il n’avait pas ses jarrets, et M. Verduret fut obligé de l’aider non-seulement à se hisser, mais encore à redescendre de l’autre côté.

Une fois dans le jardin, M. Verduret s’occupa d’étudier le terrain.

La maison qu’habitait M. de Lagors est construite au milieu d’un jardin très-vaste. Elle est étroite, et relativement haute, ayant deux étages et encore des greniers au-dessus.

Une seule fenêtre, au second étage, était éclairée.

— Vous qui connaissez la maison pour y être venu vingt fois, demanda M. Verduret, sauriez-vous me dire quelle est la pièce où nous voyons de la lumière ?

— C’est la chambre à coucher de Raoul.

— Très-bien. Passons à la distribution : qu’y a-t-il au rez-de-chaussée ?

— La cuisine, l’office, une salle de billard et la salle à manger.

— Et au premier ?