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che pour San Carlos, accompagnant à cheval, avec quelques serviteurs, la litière qui renfermait doña Gertrudis. La pâleur du visage de la jeune fille contrastait avec le cercle d’azur qui se dessinait autour de ses yeux et le rendait encore plus foncé.

Enfin, ce jour-là aussi, mais vers le soir, un des personnages de notre histoire, le capitaine don Cornelio Lantejas, quittait le camp de Morelos, près de Huajapam, pour aller remplir une mission qui venait de lui être confiée pour Oajaca par le général mexicain.

Sa mission ne laissait pas d’être périlleuse, ainsi qu’on pourra s’en convaincre.

Costal et Clara accompagnaient seuls le capitaine, revêtu d’un simple habit de voyage ; rien n’indiquait en lui sa profession.

C’était à l’approche du solstice d’été, et le noir et l’Indien s’entretenaient de la chance, à présent que le Zapotèque avait accompli un demi-siècle, de saisir enfin la divinité des eaux dans le mystérieux lac d’Ostuta.

Maintenant que toutes les lacunes du passé se trouvent comblées, nous devons, pour l’intelligence de la dernière partie de ce récit, faire savoir quel était le but de la mission confiée à don Cornelio, et présenter à vol d’oiseau une sorte de plan topographique du pays que devaient parcourir les différents personnages qui se mettaient en route le même jour.

Là conquête de la ville d’Oajaca devait achever de rendre Morelos maître de toute la province ; et il songeait à s’en emparer avant la fin de la campagne ; car, ce projet, une fois exécuté, tout le sud de la Nouvelle-Espagne tombait au pouvoir de l’insurrection.

Toutefois, avant d’attaquer une ville aussi populeuse et aussi riche que celle de Oajaca, il était prudent de s’y ménager des intelligences, et c’était là l’objet principal de la mission qu’avait à remplir le capitaine Lantejas. Pour l’honneur de la cause que soutenait More-