Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/298

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los, il n’était pas moins urgent de mettre un terme aux déprédations des deux guerilleros dont il a été souvent question, Arroyo et Bocardo, qui semblaient avoir pris à tâche, par leurs cruautés, de rendre odieuse l’insurrection autant à ses partisans qu’à ses ennemis.

La force dont ils disposaient était aussi incertaine que le lieu de leur résidence ; mais ils étaient aussi universellement redoutés que s’ils eussent eu une armée nombreuse à leurs ordres. La rapidité de leurs mouvements leur donnait les moyens de multiplier à l’infini leurs actes de férocité ; les deux associés étaient, du reste, assez faciles à suivre aux traces sanglantes qu’ils laissaient partout sur leur passage. Arroyo, toujours prêt à rougir ses mains de sang, quel qu’il fût, prenant un barbare plaisir à être lui-même le bourreau de ses victimes, était assez brave, du moins ; mais son associé, Antonio Bocardo, était aussi lâche que cruel, quoique son goût le portât plutôt au vol qu’à l’assassinat, ainsi qu’on l’a vu.

Morelos avait appris les déprédations que ces deux bandits commettaient dans la province de Oajaca, et don Cornelio avait ordre de les joindre et de leur porter, de la part du général en chef, la menace d’être coupés en quatre quartiers, s’ils continuaient plus longtemps à déshonorer la sainte cause de l’indépendance.

La réputation de férocité si justement méritée de ces deux bandits, qui traitaient tous les partis en ennemis, et la surveillance active exercée par les autorités de Oajaca, rendaient, comme on voit, la mission du capitaine Lantejas fort dangereuse.

Il suivait donc assez mélancoliquement la route qui conduisait aux bords du fleuve d’Ostuta, où se trouvaient alors Arroyo et Bocardo.

Leur présence dans ces lieux sera expliquée par une description sommaire, indispensable pour bien faire