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connaître l’étroit théâtre où vont se presser les événements qui nous restent à raconter.

En ne tenant pas compte des accidents de terrain, Huajapam et Oajaca se trouvent sur la même ligne, en face l’un de l’autre. De chacune de ces deux villes part une route allant vers l’Ostuta et s’y joignant à un gué qui sert à traverser ce fleuve. À peu de distance de la jonction des deux routes, et avant d’y être parvenu, se trouvait l’hacienda del Valle, et, en moins d’une heure après avoir passé le gué, on arrivait à l’hacienda de San Carlos. Ces deux haciendas, situées sur les deux rives opposées du fleuve, étaient, comme on le voit, peu éloignées l’une de l’autre.

Arroyo s’était promis de ne laisser ni un homme vivant ni une pierre debout de l’hacienda del Valle, encore défendue par la garnison : confiée aux ordres du lieutenant Veraegui, et c’était le motif de sa présence sur les rives de l’Ostuta. Sa bande, divisée en deux, occupait les abords du gué de chaque côté du fleuve, et pouvait ainsi se porter à la fois et sur San Carlos et sur el Valle. Il était probable que le messager se dirigeant en quête de don Rafael de l’hacienda del Valle vers Huajapam rencontrerait à mi-route le colonel, parti de Huajapam pour el Valle.

Au point de réunion des deux routes de Oajaca et de Huajapam, il était non moins probable que, don Mariano et sa fille devant passer forcément devant el Valle, don Cornelio et ses deux compagnons, suivant la même direction, et enfin le colonel, se rendant à son hacienda, ne devaient pas manquer, sauf accident, de se rencontrer tous, presque au même instant, sur un terrain commun.

C’est donc sur les bords sauvages de l’Ostuta, vers l’endroit où les personnages de ce récit, longtemps dispersés, ont des chances de se rejoindre, qu’il convient de transporter la scène.