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chef, et un chef aussi habile qu’intrépide, qui leur donna des instructions précises et ranima chez eux le courage qui, comme on l’a vu, les avait complétement abandonnés.

Cependant l’ordre de tuer le colonel à distance, s’il devenait trop dangereux de s’en approcher, fut maintenu ; les deux autres fugitifs seuls, d’après la volonté d’Arroyo, devaient être pris vivants.

De ce moment la position de don Rafael devenait effrayante. Le moindre danger qu’il courût était celui de mourir en combattant, si, par malheur, il ne tombait pas plein de vie entre les mains d’ennemis impitoyables.

Comme le vieux Refino, c’était son surnom de guerre, achevait ses dispositions, don Rafael s’éveillait. Ses yeux furent un instant éblouis de l’éclat du soleil, et il se demandait encore où il était, quand il aperçut deux hommes qui s’avançaient avec précaution de son côté.



CHAPITRE III

LE PIVERT ET L’ARBRE MORT.


Le colonel, en s’éveillant, sentit une telle lassitude dans tous ses membres qu’il s’étonna d’avoir pu dormir plus d’une demi-heure en semblable posture, et il éprouva un violent désir de descendre de son arbre pour se dégourdir en marchant.

Cependant, à l’aspect des deux individus qui continuaient à s’avancer vers lui, il crut prudent de différer un peu et se borna à défaire doucement les nœuds de sa ceinture qui le tenaient attaché, tout en surveillant avec soin les allures pour le moins suspectes des nouveaux venus.

Ceux-ci, sans soupçonner la présence d’un être vivant si près d’eux, marchaient toutefois avec circonspection,