Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/331

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mis en défiance par la mine suspecte du Zapote.

— Nous ne savons pas écrire, répondit-il avec naïveté ; mais, si vous m’en croyez, nous allons décamper tous trois au plus vite ; nous n’avons déjà perdu que trop de temps.

— Et mon cheval,’objecta le colonel, qu’en ferons-nous ?

— Ah ! vous avez un cheval ? Eh bien ! laissez-le, il ne ferait que vous embarrasser.

— Surtout s’il est comme un cheval que je connais, ajouta le messager en faisant allusion au Roncador même, qu’il avait eu occasion de voir dans les écuries de don Mariano à Oajaca ; ce diable de cheval, figurez-vous… »

Des cris qui éclatèrent à la fois sur les bords du fleuve, sur le chemin de Huajapam et des deux côtés opposés du bois interrompirent le messager au moment où il allait raconter à don Rafael les particularités de son propre cheval, et sans aucun doute préparer les voies à une reconnaissance complète entre le colonel et lui.

Tous deux interrogèrent du regard la contenance effrayée du Zapote.

« Diable ! dit-il, c’est plus grave que je ne pensais.

« Les cris qui venaient de frapper l’air exprimaient l’allégresse et l’ardeur de ceux qui entraient en chasse, et une implacable résolution de ne pas faire de quartier. C’est ainsi que la trompe qui sonne la mort jette aux échos la condamnation du cerf. Ces cris avaient encore quelque chose de plus significatif, à en juger par d’étranges modulations qui les accompagnèrent au moment où on y répondait de l’extrémité du bois.

Le Zapote regarda fixement quelques secondes l’officier royaliste, qui portait un chapeau de volontaire insurgé, une veste de soldat d’infanterie et un pantalon d’officier de cavalerie.

Vous êtes un homme qui ayez sauté à bas d’un arbre,