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taine confirmait encore les suppositions de don Cornelio, lorsqu’à travers les troncs des arbres il vit fuir dans la plaine une espèce de fantôme blanc qui disparut presque aussitôt.

Le capitaine se signa à tout hasard et resta immobile sur sa selle, incertain s’il devait fuir et regagner les bords de l’Ostuta.



CHAPITRE V

LE COLONEL DES COLONELS.


La journée n’avait pas été heureuse pour Arroyo. Il semblait que le retour subit de son plus implacable ennemi, le colonel Tres-Villas, eût été le signal de la série de désappointements successifs qu’il avait éprouvés ce jour-là.

Dix hommes de sa bande avaient péri, par suite de la sortie des assiégés del Valle : don Rafael en avait tué deux autres, et il avait échappé à toutes les poursuites. Gaspar et le Zapote n’avaient pu être repris, malgré ses ordres.

L’humeur sanguinaire du guerillero s’accrut de ces contre-temps, et, pour donner quelque soulagement à sa colère, il avait résolu de s’emparer, sans plus tarder, de l’hacienda de San Carlos. Outre que les conseils de Bocardo avaient germé dans son esprit et y avaient fait naître des désirs qu’il était pressé de satisfaire, l’hacienda pouvait devenir pour lui, en la fortifiant quelque peu, un repaire imprenable.

Arroyo ignorait la résistance qu’il pourrait y trouver, et bien résolu, quand il s’en serait emparé, à livrer avec toutes ses forces réunies un assaut furieux à l’hacienda