Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/365

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« Verrai-je le capitaine ? demanda-t-il.

— Quel capitaine ?

— Arroyo !

— Ah çà ! mais vous y tenez donc ? répliqua le Gaspacho. C’est étonnant ! Eh oui ! vous ne le verrez que trop. »

Les bandits se remirent en marche vers l’hacienda, avec le capitaine au milieu d’eux, par un chemin différent de celui qu’il avait suivi la première fois.

En approchant du bâtiment, don Cornelio vit encore flamboyer derrière les vitres les lueurs étranges dont il n’avait pu s’expliquer la nature.

Elles étaient étranges en effet ; car un incendie intérieur eût depuis longtemps fait éclater les vitrages et consumé l’hacienda.

Un quart d’heure de marche suffit pour les y conduire.

La porte s’était de nouveau fermée, et l’un des hommes qui escortaient le capitaine frappa du pommeau de son sabre, tout en glissant par la serrure un mot d’ordre que don Cornelio ne comprit pas.

Il comprit seulement que le moment était venu où, bon gré, mal gré, il allait s’acquitter de sa mission envers Arroyo ; et, comme il arrive souvent que le danger en perspective est plus effrayant que le danger présent, il se sentit débarrassé d’une partie de ses appréhensions.

La porte roula sur ses gonds massifs pour donner passage à la troupe des cavaliers, au milieu desquels don Cornelio pénétra sous un vestibule sombre, puis dans une vaste cour.

Des feux disséminés comme ceux des bivouacs brillaient dans cette cour, et, autour de ces feux, des hommes à figures hideuses étaient étendus au nombre d’une centaine environ.

Le long des murs, des chevaux harnachés complétement, à l’exception de la bride suspendue à l’arçon des