Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 120 —

souvenez-vous qu’au témoignage des siècles, jamais homme recourant à votre appui, implorant vos secours, sollicitant vos auspices, ne fut abandonné. Moi-même, à cela mesurant ma confiance, j’ai recours à vous, Vierge des vierges, ô mère ! je viens à vous, pécheur gémissant, devant vous me voilà. Mère du verbe, ne dédaignez pas le verbe de mon âme ; mais écoutez-le toute bienveillante, puis exaucez-le. »

Le persécuteur ne fut pas maître du frémissement qui le saisit ; une sueur froide sortit de ses membres. Ces mêmes paroles qu’il entendait là pour la première fois depuis trente ans, il les avait bien des fois répétées dans les souffrances de son jeune âge ; il se rappelle la colline où sa mère les fit entrer dans son âme ; porté mourant aux autels de Fourvières, objet de pitié pour les passants, il en descendit réchauffé par le miracle.

À ce souvenir, une larme involontaire mouille ses yeux ; dans lui les puissances du