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dans l’effort qu’il a fait pour arracher son neveu au débordement d’une rage calculée. M. Mylabe tire de son accablement ces paroles pleines d’ulcération : — Vous m’avez reçu parmi les morts ; il y en a un de plus, c’est votre œuvre ; quelle affreuse journée !… Fuyez, disparaissez ; que nul ne sache ce que vous serez devenu ; emportez de vos biens ce qu’il vous plaira, hors cette toile de tableau ; c’est un legs de mon oncle ; je vous en devrai la cruelle possession ; sans doute il fallait qu’il en fût ainsi ; mais la femme dont vous vous êtes servi contre moi, savez-vous ?… — Arrêtez, s’écrie le moine ; que l’odieux ne s’attache pas pour vous à mon nom ; votre infortune est la mienne ; vos douleurs sont dans moi, et votre mère seule plus que moi a pu vous entourer d’amour ; ce que ma bouche dit, mon cœur le sent, mon cœur ne vous trompera pas. Eh bien ! l’étrange femme dont le sort vous touche, m’est inconnue ; son rôle, elle se l’est fait, à mon insu ; ses actes, je les