Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 197 —

l’héritier entendait mieux ses intérêts que les procureurs qui le font plaider, il devait avoir le bon sens de transiger lui-même avec le donataire, en achetant ses droits, et ne pas s’exposer à se faire contester à lui-même bien plus qu’il ne contestait aux autres. Vainement il comptait sur l’impuissance de ceux qu’il voulait dépouiller ; l’auteur du mémoire se chargeait de battre monnaie pour les malheureux ; et puis, il y avait à Chambéry ce qu’il n’y avait nulle part, l’avocat des pauvres, établi par le comte Vert, qui s’était montré là, comme en tout, galant chevalier.

Quant aux rationcules, c’est-à-dire, aux mauvaises petites raisons avancées par les éplucheurs de mots, les ergoteurs du métier, il était facile de les mettre au néant : — Une somme est donnée à prélever uniquement sur le numéraire ou les créances de la succession ; voilà la lettre du testament ; puis, quand il faut l’exécuter, il se trouve qu’il n’y a point de numéraire, et, parmi les créances,