Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 203 —

chien qui était de garde à la chétive maison où il allait vient à lui sans crier. Les deux dogues font mine de le recevoir en grondant ; Un mot les fait taire, et les trois animaux sont là paisibles, avec celui qui les fascine, au pied d’un mur si bas que le Nain pouvait toucher le chaume de la toiture. Il crève de la main le châssis de papier imbibé d’huile qui servait de vitre à l’unique fenêtre de ce mur, jette dans l’intérieur une bourse pleine de pièces d’or et d’argent et s’enfuit. Le bruit que fit la bourse en tombant résonna dans les oreilles de la mère de famille, faiblement assoupie. Elle appela plusieurs fois sa jeune fille qui dormait profondément, lui demandant si elle n’avait rien entendu. La jeune fille, s’arrachant au sommeil, finit par répondre : — Non, mère. — Eh bien ! frappe à côté de toi, appelle ton père ; je viens d’entendre bruire quelque chose ; le châssis est crevé. — La mère n’avait pas achevé que la fille bouleversée veut crier : — Au secours ! le Nain !