Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 205 —

seize ans, la tête plongée dans son lit, s’écrie qu’elle ne veut pas voir le présent du Nain, qu’elle ne veut plus coucher là, qu’il faut aller supplier l’abbé du monastère de venir, les tirer de la perdition. Le père, pas plus que ses enfants, ne veut toucher à l’argent qu’il croit provenir du diable. La bourse resta donc à la place où elle était tombée.

Averti le lendemain, l’abbé du monastère vint visiter ces pauvres gens qui n’avaient plus le cœur tranquille dans leur réduit, où selon eux le sortilège était désormais installé. Monseigneur d’Hautecombe ne savait rien de l’acte de son favori ; mais il ne lui fut pas difficile de tout deviner. Il vit bien que la bourse n’était que le complément du Mémoire fait par le défenseur des indigents. Il avait précisément cet écrit à la main ; il le lut, l’expliqua, le fit bien, concevoir à tout ce monde alarmé, puis il demanda à la jeune fille si elle avait toute confiance en lui. — Oh ! oui, Monseigneur, répondit-elle avec vivacité, toute