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bruyante comme celle d’une troupe d’oiseaux effrayés par un coup d’arme à feu, La préoccupation, sinon la peur, gagne les pêcheurs eux-mêmes ; ils ne savent plus ce qu’ils font. Deux femmes pourtant n’avaient pas paru ressentir l’alarme des autres ; c’étaient Florine et sa mère ; elles voyaient le Nain venir à elles et l’attendaient sur le rivage.

La jeune fille avait une figure parfaitement belle, mais un peu trop miniature, comme sa petite taille qui s’élevait à peine jusqu’au sein qui l’avait nourrie. Intelligente et vive, elle aimait précisément dans l’homme dont les autres ridiculisaient la taille ce qu’elle avait elle-même, l’expression du regard, la légèreté de l’allure, l’adresse et l’esprit ; maintenant qu’elle était sûre qu’il n’était pas sorcier, elle en était enchantée : adieu la peur. Le Nain de son côté, par cela seul que la jeune fille n’avait pas fui, était heureux jusqu’aux larmes. Il avait des goûts si simples que tout savant qu’il était, il se fût bien con-