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porter à sa bouche. L’abbé cependant éprouvait un fond de tristesse dont il ne pouvait se défaire. Il n’avait que difficilement consenti aux désirs de son artiste bien-aimé ; il aurait voulu ne jamais se séparer de lui. Du reste cette séparation n’était pas ce qui l’affligeait le plus. Il prévoyait que Florine serait heureuse ; mais il craignait qu’il n’en fût pas de même pour son nain. À la vérité, celui-ci avait besoin des affections de famille ; mais aussi l’isolement était nécessaire aux caprices de son imagination. Florine elle-même ressentait un peu d’inquiétude ; bien loin pourtant de regarder cela comme de mauvais augure elle n’en parlait même pas. Elle s’était si bien mise sous la garde de Marie et des anges qu’elle ne pensait pas qu’il pût rien lui arriver de fâcheux. Hélas ! les deux chastes créatures, pleines de l’assurance qu’en comptant sur Dieu on ne se trompe jamais, ne songeaient pas qu’il peut bien tirer des trésors de son infinie clair-