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avec attendrissement et la croyaient toujours bonne, toujours belle, toujours la bien-aimée de sa souveraine. Il y avait vingt histoires à raconter à sa louange depuis qu’elle était loin. Tel enfant l’avait eu pour marraine, et lui devait sa fortune ; elle avait pris tel autre, dans la rue, sur la pierre où il mourait de froid, vêtu celui-ci, marié celui-là ; elle savait à Paris tous les numéros des pauvres filles, ses compatriotes, dont l’innocence était sous sa tutelle. — Et, d’un enthousiasme à verser des larmes, c’était à qui porterait la santé de la bonne et belle princesse. — Le vieux valet de pied écoutait en pleurant ; il se lève, accablé d’un affreux souvenir, et dit : — Je vais achever son histoire. — Et dans cette chambre, d’abord si joyeuse, il se fit comme un silence de mort. La feuille que tenait dans ses mains le domestique de la princesse serrait les cœurs, faisait frissonner d’avance, on s’attendait à un grand malheur. Il en fit lecture.

« Tout ce qui était soupçonné de tenir au