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ANNEXES.

constriction épigastrique, diminue l’augmentation du diamètre vertical. Il affaiblit donc l’activité respiratoire.

La totalité du poumon ne participe plus complètement à cette fonction, aussi les femmes exagèrent-elles la respiration costale supérieure.

Sans corset, la femme respirerait comme l’homme. La compensation n’est pas absolue d’ailleurs ; car s’il peut y avoir équivalence au point de vue de la quantité d’air introduite à chaque inspiration, il n’en est pas moins vrai que les bases des poumons ne subissent que peu ou pas de variation et que, par suite, le renouvellement des gaz ne doit pas être aussi complet que lorsque les organes peuvent changer de volume dans toute leur étendue.

Ce côté de la question présente une très réelle importance, car s’il est toujours utile de pouvoir respirer amplement et librement, cette condition est indispensable toutes les fois qu’on doit développer un travail mécanique appréciable. La production du travail mécanique par les êtres vivants, par l’homme, est le résultat des combustions qui se passent dans l’intimité de l’organisme, et celles-ci ne peuvent se produire, ne peuvent se continuer que si, par la respiration, une quantité suffisante d’oxygène est introduite dans le sang. Lors même que le combustible ne fait pas défaut, les combustions cessent si le gaz comburant n’est pas en rapport avec l’effort qu’il faut exercer, d’où la nécessité d’une respiration ample, profonde, lorsqu’on se livre à des exercices physiques, comme par exemple lorsqu’on monte à bicyclette. On peut même dire que c’est le point essentiel dans ce cas ; car, laissant de côté les courses de grande vitesse, sur lesquelles je ne suis pas renseignée, il est certain que les coureurs sont arrêtés, non par la fatigue musculaire, mais par l’essoufflement qui est la conséquence d’une respiration insuffisante.

Il ressort de ces rapides indications que le cycliste doit respirer aussi largement que possible ; il en résulte, et le fait a été constaté, que l’une des conséquences de l’usage continu de la bicyclette est d’augmenter la puissance respiratoire, et ce n’est pas là son moindre bienfait. Mais il en résulte également que tout obstacle, si léger soit-il, qui s’oppose à l’ampliation pulmonaire, est un inconvénient réel pour l’usage de la bicyclette ; c’est pourquoi je considère comme fâcheux l’emploi du corset dans sa