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LE CORSET.

Le corset se place sur des régions dépourvues de protection osseuse, par conséquent susceptibles de subir des déformations. S’attacher à respecter les formes extérieures de ces régions, en vue de conserver les connexions naturelles des organes internes, doit être la première préoccupation dans la recherche d’une forme favorable pour un corset.

Cet appareil est la seule pièce du vêtement féminin qui ait une influence sur la position des viscères, sur leur fonctionnement et, par suite, sur la santé. Ceux qui le confectionnent devraient avoir des notions exactes d’anatomie et de physiologie qui leur font toujours défaut ; les corsetières, recrutées généralement parmi des ouvrières sans instruction spéciale, ne suivent et ne connaissent d’autres lois que celles de la mode et, à notre époque de progrès, malgré l’effort qui tend à vulgariser toutes les connaissances se rapportant à l’hygiène, l’industrie du corset n’a pas encore réussi à s’affranchir d’une routine séculaire. Par contre si l’on découvre dans un corset d’un type nouveau des qualités qui lui assurent un succès avantageux, on s’ingéniera à le copier plus ou moins adroitement, mais sans chercher à se rendre compte des mobiles qui ont guidé l’inventeur ; de telle sorte que les indications données sont maladroitement suivies et que les résultats obtenus ainsi par à peu près sont plutôt nuisibles qu’utiles.

Qu’on ne s’y trompe pas, pour qu’un corset devienne un vêtement inoffensif, il faut qu’il soit extrêmement bien adapté, qu’il ne gêne aucun de nos organes, aucun de nos mouvements ; c’est en cela que réside la grande difficulté de son application et c’est ce qui nécessite les connaissances spéciales dont j’ai parlé plus haut.

Il est impossible actuellement d’exiger des corsetières des diplômes ou des licences officielles ; cependant, lorsqu’on sait le mal qu’elles ont fait et qu’elles peuvent faire