— C’est assez, je n’ai plus rien à dire ; seulement, j’exige une chose : c’est que, avant de faire ta demande, tu réfléchisses encore pendant une semaine.
— Bien, père, je vous obéirai.
— Eh bien, fit maître Nestor, assis en face de son fils, un soir à la fin de la semaine stipulée, as-tu suivi mon conseil, as-tu réfléchi ?
— Oui, père.
— Et puis ?
Il y eut un silence, pendant lequel on n’entendit que le tic-tac régulier de la vieille pendule.
— Je n’épouserai pas cousine Nellie.
D’étonnement, oncle Nestor eut un soubresaut, et, pendant quelques secondes, il ne trouva rien à dire, il avait oublié de se préparer à un acte de soumission.
— Tu as donc reconnu, dit-il enfin, que j’avais raison, que c’était une folie ?
— Une folie, répéta Maxime en s’essuyant le front.
— Mais alors, mais que diable, si tu es arrivé à cette conclusion, pourquoi es-tu aussi blême que ton mouchoir ?
Maxime se mordit la lèvre.
— Voyons, reprit son père, qu’est-ce que ça veut dire ? Si tu n’y renonces pas de ta propre volonté, parce que tu reconnais que c’est une sottise, fais ta demande et que tout soit fini.
— Tout ce que vous me dites là, père, est parfaitement inutile, cousine Nellie ne veut pas de moi.
— Tu dis ? vociféra maître Nestor, à demi suffoqué.