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JEAN CABOCHE

À SES AMIS LES PAYSANS


Revu par M.-L. Gagneur.




Il faut vous dire d’abord ce que je suis, car vous ne me connaissez guère. Je ne suis qu’un homme du peuple, un paysan comme vous, sans prétention au beau langage. Ce que je sais, je l’ai appris tout seul, en prenant sur mon sommeil pour étudier. Toutefois, pour n’être pas un avocat, on n’en a pas moins quelque entendement. Et je vais vous raconter la petite victoire électorale que le paysan Caboche, avec son gros bon sens et son humble parlotte, remporta sur les matadors de sa commune.

On pense généralement dans nos villages que la politique est difficile à comprendre et d’ailleurs inutile, tandis que c’est, au contraire, la chose la plus simple et la plus importante. La politique, c’est tout bonnement la direction de nos affaires, c’est l’instruction de nos enfants, c’est la paix ou la guerre, ce sont les impôts, les chemins, c’est le choix de nos maires, de nos députés. M’est avis seulement que si l’on nommait à l’Assemblée