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grandes colères, il n’est pas d’injustices, d’abominations que les rois et même les papes n’aient cent fois surpassés.

On frémit quand on se rappelle les innombrables victimes de la Bastille et de l’Inquisition, les séquestrations, les empoisonnements, les oubliettes, la disparition en un mot de tous ceux qui gênaient les rois et leurs courtisans. Puis les massacres religieux, la terreur blanche, les coups d’Etat et leurs mitraillades, enfin toutes les iniquités des despotes, ivres de pouvoir et livrés sans frein à leurs fantaisies ou à leurs vengeances.

Donc, il n’y a qu’un moyen de prévenir de tels malheurs, de telles iniquités, c’est d’abolir à jamais la royauté, en éloignant du gouvernement les monarchistes.

Comme il faut aussi réparer nos désastres financiers à force de sagesse et d’économie, nous devrons charger de nos affaires des hommes qui sachent calculer.

Car je vous l’ai dit en commençant, le gouvernement, c’est avant tout une affaire commerciale, une règle d’arithmétique. Il s’agit de faire les comptes du peuple et de régler sagement ses dépenses.

Il faut se dire : nous payons tant ; voyons pour la somme quels services on nous rend. Ne nous vole-t-on pas ? Et à quoi nos fonds sont-ils employés ?

C’est ce que ne faisaient guère les députés choisis par l’empereur. Comprenez