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domination française

truction, que quelques auteurs ont confondue, avec le fort Saint-Louis, occupait, avec ses dépendances, toute la pointe de la basse-ville traversée aujourd’hui par la rue Sous-le-Fort[1].

Au moment de partir pour la France, au mois d’août 1624, Champlain recommanda aux employés qui restaient à Québec de continuer les travaux du fort. « Je les priai, dit-il, d’amasser des fascines et autres choses pour achever le fort, jugeant bien en moi-même que l’on n’en ferait rien, d’autant qu’ils n’avaient rien de plus désagréable, bien que c’était la conservation et la sûreté du pays, ce qu’ils ne pouvaient ou voulaient comprendre. Cette œuvre ne s’avançait que par intervalles, selon la commodité qui se présentait, lorsque les ouvriers n’étaient pas employés à autres œuvres. »

Au retour de Champlain, en 1626, il trouva le Fort Saint-Louis dans le même état qu’il l’avait laissé, « sans qu’on y eût fait aucune chose… ni au bastiment de dedans, qui n’était que commencé, n’y ayant qu’une chambre où étaient quelques ménages, attendant qu’on l’eût parachevé… »

« Je considérai d’autre part, écrit-il, que le fort que j’avais fait faire était bien petit pour retirer, à une nécessité, les habitants du pays, avec les soldats qui un jour y pourraient être pour la défense d’icelui, quand il plairait au Roy les envoyer, et il fallait qu’il eût de l’étendue pour y bâtir, celui qui y était avait été assez bon pour peu de personnes, selon l’oiseau il fallait la cage, et que l’agrandissant il se rendrait plus commode, qui me fit résoudre de l’abattre et de l’agrandir, ce que je fis jusqu’au pied,

  1. Voyez Ferland, Cours d’Histoire du Canada, vol. I, page 213.