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le fort et le château saint-louis

gaiges de canonnier qu’il avoit luy seront continuez, et qu’en oultre qu’il luy sera payé la somme de trois centz livres tous les ans, à la charge d’entretenir les armes de la garnison du Château Sainct-Louis à raison de trente hommes, et de mettre en estat et entretenir toutes celles qui sont dans les Magazins du dit Fort. Et pour le récompenser de ses pansementz et médicamentz, le dit Conseil, veu les conclusions du Procureur-général du Roy, luy donne un habit des effets du Roy que le sieur Damours, Conseiller, luy donnera faict quant à l’habit, dequoy sera tenu compte rapportant La présente et quittance »[1].

Avant cette nomination d’Antoine Le Boesme comme armurier du Fort, le sieur Gondoüin avait été nommé gardien des munitions de la place. On lit dans le compte rendu des délibérations du Conseil Souverain du 2 avril 1664 : « Le Conseil, voyant la nécessité qu’il y a de choisir une personne pour avoir le soin des munitions de guerre du Chasteau Saint-Louis, Et ayant appris que le sieur Gondoüin en a eu jusques à présent le soin, a fait choix et nomination du dict Sieur Gondoüin pour faire les fonctions de garde des magazins du dict Chasteau Saint-Louis, et lui a accordé la somme de Cent livres de gages par an. »

Mais ne retournons pas en arrière. Nous voici arrivés au dix-huitième siècle, à ce siècle néfaste dont la première moitié fut cependant si heureuse pour le Canada. Le château Saint-Louis, souvent déserté par ses occupants ordinaires, qui allaient passer de longs mois à Montréal, reste néanmoins le point dominant de la puissance française en Amérique, en attendant les jours du bombardement de 1759 et la transformation de la petite citadelle de Champlain, de Montmagny et de Frontenac en un fort anglais.

  1. Antoine Le Boesme dit La Lime mourut l’année suivante. Il fut inhumé à Québec le 23 avril 1666.