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le fort et le château saint-louis

parente. On lui donna la permission d’entrer dans le cloître, et la pauvre petite prisonnière des Abénaquis, devenue religieuse professe et captive volontaire, put s’enquérir à loisir de tout ce qui concernait sa famille.

On lit dans l’Histoire du Monastère des Ursulines de Québec, vol. iii, p. 46.

« Une autre fête, que les circonstances rendirent publique, fut celle du 12 avril 1764, jour où notre révérende Mère Supérieure, la Mère Esther Wheelwright de l’Enfant-Jésus, renouvelait ses vœux de cinquante ans de profession entre les mains de M. Briant, vicaire-général du diocèse vacant, et notre très-digne supérieur. Rien ne manqua à la solennité ; M. Resche, notre très digne confesseur, joua de l’orgue, et l’on chanta plusieurs motets pendant la sainte messe. M. Récher, de son côté, nous favorisa d’un très-beau sermon sur le bonheur de la vie religieuse. Le Te Deum se chanta à l’issue de la messe, et nous eûmes le soir la bénédiction du Saint-Sacrement… » (Vieux Récit.)

« Cette bien-aimée jubilaire était la première supérieure anglaise de notre maison, et, par une singulière coïncidence, elle entrait en charge au mois de décembre 1760, précisément à l’époque où la domination anglaise s’établissait en Canada. Cette vénérée et chère Mère, qui devait tant à l’hospitalité française, semblait dire que le mélange des deux races n’altèrerait jamais en rien la charité, et que si, d’un côté, le monastère restait toujours profondément français, il saurait, de l’autre, apprécier le mérite des filles d’Albion. »

La révérende Mère Esther Wheelwright de l’Enfant-Jésus vivait encore en 1775. Elle mourut au vieux monastère des Ursulines de Québec, le 28 novembre 1780, à 8 heures du soir. Elle avait alors 82 ans.