Page:Gallonio - Traité des instruments de martyre.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Maintenant, dit-il, voici quelle était la nature de cette torture : Après avoir lié à cette charpente les bras et les jambes de la personne qui devait être torturée, au moyen de menues cordes, ils étendaient la dite charpente et la mettaient debout, de sorte que la victime se trouvait suspendue,comme sur une croix. Ceci fait, ils commençaient par procéder à la dislocation de toutes les jointures et articulations de ses membres ; ensuite, ils lui mettaient contre le corps des plaques rougies au feu ; enfin ils lui déchiraient les flancs à l aide de crampons à doubles fourches, augmentant ainsi davantage encore l'amertume de son supplice. »

Ainsi parle le très savant Sigonius. Au contraire, d autres maintiennent que c était simplement une machine en bois, fabriquée de façon à avoir quelque ressemblance avec un cheval (ainsi que nous l expliquerons plus loin), ayant deux roues creuses ou poulies, fixées à chaque extrémité dans des trous faits pour les recevoir, et pouvant opérer leur révolution au moyen de leurs aiguilles ou axes. Sur celles-ci on fixait des cordes de telle façon que les personnes accusées pussent y être attachées et ainsi torturées de diverses façons, disloquées et écartelées.

Telles sont les différentes opinions soutenues par les divers écrivains, concernant le cheval de bois, dont la vérité ou la fausseté sera bientôt prouvée si l on examine la chose avec l attention voulue.

Maintenant, si nous considérons la première de ces manières de voir, nous verrons indubitablement qu elle s accorde, moins que toute autre, avec la vérité. Car, comment pouvons-nous admettre que le « cheval » lui-même était une plaque rougie au feu, lorsque nous lisons dans presque toutes les histoires des martyrs, aussi bien que dans diverses œuvres des anciens auteurs, que certains hommes étaient hissés sur le cheval et la brûlés avec des plaques rougies au feu ?

Arrivant à la seconde et à la troisième opinion, il nous sera