Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/125

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— Je ne peux pas, dit-il… je n’ai pas peur, je resterai ici… à moins que…

— …

— Vous voulez partir seul avec moi… c’est pour cela que je préfère rester ici.

Tout à coup, un chant couvrit la voix défaillante du forçat. C’était la voix de Marthe… Le refrain d’une romance ancienne enveloppait le carbet et pénétrait entre les lames de wapa comme une lumière légère, comme les vibrations harmonieuses d’un rêve nostalgique.

Marthe chantait. On ne pouvait distinguer les paroles. Seul, le bercement de la phrase musicale venait jusqu’à nous.

Le forçat, appuyé au carbet, les mains derrière le dos, la tête droite, semblait me défier.

— Je ne partirai pas, dit-il, d’une voix rauque.