Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/254

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calimbé noué sur le côté, cheminent dans le parc tropical où l’homme n’est encore jamais venu.

Ainsi, Marthe, rayonnante d’une joie intérieure dont elle ignore la source et qui vient peut-être du ciel très pur, de la sève luxuriante de la forêt vierge, du secret épanouissement de sa jeunesse… ainsi, Marthe interroge l’Indien.

— Ne quitte plus jamais la caravane, dit-elle. Lorsque tu pars, les hommes redeviennent cruels et stupides. Tu les domines à leur insu. Un regard de toi fait courber leur front. Ta présence est comme le jour qui pénètre le cœur de la forêt.

— …

— Tu es le maître… Je suis heureuse… Asseyons-nous au bord de l’eau. Les hommes ne tarderont pas à nous rejoindre. Parle-moi… Dis-moi pourquoi tu es ici.

Les mains fines et longues nouées aux genoux, l’Indien accroupi et la tête penchée, médite.

Soudain, son regard de cuivre et d’acier se tourne vers les yeux de Marthe.

— Bientôt, dit-il, nous verrons le lac Parimé et la Ville. La mine est là, ruisselante de richesses… La cité pavée de blocs d’or… je te la donnerai.

— …

— Le palais aux marches d’or massif… le tré-