Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mêla ses cheveux à ceux de la jeune femme. Ce fut un rayonnement de feux blonds dans l’ombre.

D’un élan, Marthe prit à pleins bras la déesse, et la coucha sur les draps odorants.

Dans la chambre obscure, il n’y avait plus que ce corps nu et frémissant de femme blonde, irradiant sa lumière, éblouissant comme un brasier dans la nuit.

L’abri sous lequel Marthe prenait son bain matinal était masqué par un rideau de bananiers, au fond du jardin.

La jeune femme qui traversait en courant une allée encadrée d’hortensias, s’arrêta net, ramenant autour d’elle les pans éployés du peignoir.

L’Indien, venu on ne sait d’où, était devant elle et saluait en portant ses mains à son front.

— Encore… fit Marthe avec colère, va-t’en.

— …

— Que fais-tu ici ?

L’Indien balançait maladroitement ses bras énormes ; il expliquait la raison qui l’amenait.

Mais Marthe avait déjà disparu derrière les larges feuilles ovales des bananiers luisants qui reflétaient l’image verte du soleil.