Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/71

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apparu tout à coup devant lui. Il était bizarrement vêtu de vêtements blancs souillés de boue et coiffé d’un chapeau de feutre à l’ancienne mode.

Delorme et Marcellin s’effacèrent pour laisser passer l’étranger qui hésita et s’enfuit à angle droit dans la brousse.

— Quelque forçat évadé, dit Marcellin. Soudain, Delorme entendit des pas derrière lui

dans le tracé. Il se retourna :

— Où vas-tu ? fit-il.

L’homme eut un ricanement. Il étendit le bras dans la direction du marécage.

Une odeur de cadavre flottait autour de lui.

Il s’avançait, le visage contracté. Comme il passait en silence, Delorme voulut lui prendre le bras ; il crut que sa main allait se refermer dans le vide. Il eut la sensation de tenir un poignet tiède et vivant.

Au détour du sentier, l’homme attendait assis sur un arbre abattu.

Maintenant, une voix grave parlait que Delorme et Marcellin entendaient mal, pressés l’un contre l’autre, les mâchoires secouées par la peur.

— Je le reconnais… dit Delorme à voix basse. Il est déjà venu sur le sentier de chasse.

Marcel Marcellin fit un pas en arrière. L’épouvante ridait et séchait sa peau noire.