lassent plus… Puisque nos appareils étaient si sensibles, si bien construits, pourquoi n’enregistraient-ils rien ?
Enfin… un soir la sonnerie vibra doucement et le docteur, fou de joie, s’installa devant sa tablette. Je vis le levier se lever et frapper à petits coups la bande de papier qui se déroulait sur le récepteur, puis il s’arrêta.
Je m’attendais de la part du vieux savant à une de ces démonstrations joyeuses qui ne manquaient jamais d’accompagner ses expériences lorsque celles-ci réussissaient, mais à mon grand étonnement, il ne bougea pas plus qu’une statue. Il paraissait consterné…
— Qu’y a-t-il ? interrogeai-je timidement.
Le savant ne me répondit pas… Les yeux fixés sur la bande du récepteur, il semblait hypnotisé par les signes qu’il y lisait…
Enfin, se redressant d’un bond, il s’écria :
— Cette dépêche vient de Bohême… je lis parfaitement le mot « Prague »… mais quant aux autres phrases, je ne puis les comprendre… ah ! quel malheur de ne pas connaître la langue tchèque !…
J’avais autrefois fait un assez long séjour à Kladno chez un de mes amis, ingénieur métallurgiste, et je possédais un peu la langue du beau pays de Bohême…
— Indiquez-moi, dis-je, docteur, quelles sont les lettres représentées par ces traits…
Il me les transcrivit sur le dos de son calepin et je parvins, sans trop de difficultés, à traduire cette phrase :
« Vous prétendez être dans la planète Mars… Seriez-vous…
Mais, bien que je m’y appliquasse avec ardeur, je ne pus interpréter le reste de la dépêche…
Nous reçûmes ensuite d’autres communications qui demeurèrent pour nous incompréhensibles…