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des mahométans et sont résolues toutes leurs objections contre la religion chrétienne ; et elle est accompagnée d’un commentaire opposé au Coran, à peu près comme l’a fait Maracci. Au reste, cette voie avait déjà été ouverte dans l’Inde par le missionnaire protestant Benj. Schultz, et sa Compendiosa Alcorani refutatio, indicé, a été publiée à Halle dès 1744.

Parmi les traductions religieuses, figure celle de la liturgie anglicane, qui n’a pas été traduite en hindoustani dans le seul but de la faire connaître aux Indiens ; mais c’est qu’à Calcutta, et sans doute dans d’autres villes indiennes, on a établi des chapelles pour les Indiens convertis ou à convertir dans lesquelles on fait le service divin en hindoustani selon la liturgie anglicane, comme on le fait à Londres et à Jérusalem en hébreu, en faveur des Juifs qui sont dans la même position. On a même rédigé des cantiques hindoustanis sur des mètres anglais, et on les chante sur les mêmes airs qui sont usités à Saint-Paul et à Westminster-Abbey, à peu près comme les luthériens de Paris ont adapté des paroles françaises à leurs airs allemands.

Jusqu’en ces derniers temps, les publications indiennes étaient généralement manuscrites, car l’imprimerie n’avait eu que très-peu de succès dans l’Inde. On en trouvait les caractères lourds et sans élégance ; ils ne pouvaient surtout que représenter que très-imparfaitement le caractère persan (nastalic), usité pour les manuscrits soignés, et nullement le caractère cursif (schiskasta), pas plus que celui des titres et les embellissements de la calligraphie orientale. Heureusement, la lithographie a aplani les difficultés, et elle a été adoptée avec empressement par les natifs. La première presse lithographique de Delhi n’a été établie qu’en