Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/54

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cet ouvrage eut-il été distribué dans les écoles, que le chef inspecteur de la police signala à la direction des affaires indigènes certain passage du dit livre peu flatteur pour la France. Il s’agissait d’une ville dont les rues portaient les noms des pays ou des capitales de l’Europe ; on indiquait au pèlerin où il devait s’arrêter, en le mettant en garde, dans des termes injurieux, contre la rue de France, ou de Paris. Tout le livre est en même temps une charge à fond contre le catholicisme.

L’administration, à son insu, prenait parti dans une question de dogme ; sans compter que les scènes représentées par les gravures dont l’ouvrage est orné, et qui sont particulièrement suggestives, étaient commentées aux indigènes dans un sens peu en rapport avec le texte. On allait très loin ; au besoin je préciserais. Ce livre fut immédiatement retiré : le pasteur français officiel de Papeete lui-même fit toute diligence pour rechercher les exemplaires qui auraient pu échapper aux investigations des autorités.

À ce sujet, et pour mieux préciser le but de cette étude, je rends ici hommage à l’attitude, pendant la durée de mon séjour dans la colonie, des deux pasteurs français officiels, MM. Vernier et Brun, plus particulièrement de M. Vernier, pasteur du chef-lieu, dont les rapports avec l’administration ont toujours été des plus corrects. Il a su s’attirer les sympathies et le respect de tous ; laissé à son initiative personnelle, il eût peut-être agi pour le plus grand bien de son évangélisation et de l’avenir du pays.

Au mois de novembre 1877, nouvelle réglementation : là encore on n’ose échapper entièrement à la loi du 7 décembre 1855. On essaya de tourner la