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venirs sont exacts, à la fin de l’année scolaire 1882. L’école des filles n’a pas cessé d’exister et, lors d’un voyage en France, M. Viénot a ramené un personnel d’institutrices, en 1885, je crois.

Était-ce pour indiquer de quelle façon les « Écoles françaises indigènes » comprenaient la diffusion de la langue française chez les indigènes que les presses de leur imprimerie étaient employées, vers 1879, à rééditer les premiers livres de lecture en tahitien dont j’ai parlé ? Si encore la traduction française se fût trouvée en regard du texte tahitien ! — En 1882 pourtant elles ont imprimé un vocabulaire français-tahitien, œuvre de M. le pasteur Vernier. Très utile à ceux d’entre nous qui veulent converser avec les Tahitiens, je ne sais si ce livre rendra le même service aux Tahitiens pour l’étude du français.

Je crois avoir suffisamment prouvé, par des faits, qu’à Tahiti le protestantisme n’a jamais fait œuvre de francisation par l’instruction. Voyons maintenant quelle a été son action au point de vue politique.

Les premières années qui suivent l’arrivée de M. Viénot ne présentent rien d’anormal : le chef de la mission se concentre, étudie. La reine Pomare IV voit en lui le principal représentant de la religion qui a donné la souveraineté à sa famille. Elle est disposée à l’écouter, autant qu’il restera dans sa sphère de ministre de la religion ; d’ailleurs, il ne brusquera rien, les finesses du langage tahitien sont assez difficiles à comprendre et surtout à exprimer. En 1873, un premier pas est fait en avant : jusque-là les églises tahitiennes n’avaient aucun lien entre elles, chaque district élisait son pasteur dont l’élection était ratifiée par la Reine et le commissaire du gouver-