Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nement français. Le chef de la mission protestante obtient un acte qui place ces églises sous sa direction. Les pasteurs tahitiens, les chefs protestent : on les laisse dire, la nouvelle organisation suit son cours.

Fort de ce premier succès, M. Viénot croit le moment venu d’intervenir dans différents actes de l’administration ; on l’écoute, on discute avec lui, son rôle tend à s’affirmer. Le mariage du futur héritier de la couronne, le prince Ariiaue (28 janvier 1875), avec Joanna Marau Salmon, anglaise de naissance, de cœur et de relations, permet à la mission protestante d’escompter l’avenir par l’ascendant qu’elle aura sur la jeune femme. De ce côté on est trompé, l’accord ne peut se faire entre les époux ; l’intervention du chef de la mission, pour essayer un rapprochement lorsque Ariiaue sera monté sur le trône, lui attirera, de la part de ce dernier, une réponse cinglante, qu’il a dû méditer plus d’une fois lorsque, pour se reposer des fatigues du sacerdoce, il contemple, dans sa propriété de Papaoa, le ciel étoilé éclairant discrètement les bords de la plage.

En 1877, M. Viénot veut intervenir dans la nomination des instituteurs suppléants : à l’occasion de l’élection d’un de ces fonctionnaires par les habitants du district de Papenoo, il adresse une lettre comminatoire au directeur des affaires indigènes. Ce chef d’administration renvoie M. Viénot à ses ouailles, dans une réponse ferme et motivée. À quel titre M. Viénot, ministre libre d’un culte, se permet-il d’intervenir dans les actes administratifs ? — La leçon était rude, mais méritée.

Le 17 septembre 1877, la reine Pomare IV meurt,