Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/68

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pouvaient mais, étonnés d’apprendre qu’ils ne gardaient pas envers certain culte (lisez culte catholique) la réserve à laquelle ils étaient tenus de par leurs fonctions. Est-ce que le directeur de l’intérieur[1], en service dans la colonie en 1885, ne fut pas rappelé à l’ordre dans une dépêche de quatre pages ! — Il avait commis l’énormité, ayant un jeune garçon déjà d’un certain âge, ne pouvant recevoir, à l’école publique, l’instruction à laquelle il était en droit de prétendre, de l’envoyer chaque jour une heure ou deux, prendre une leçon auprès du directeur de l’école des Frères. Nul doute qu’il eût reçu des félicitations s’il l’eût envoyé à l’école Viénot.

Les dénonciations contre les hauts fonctionnaires allaient à Paris. Pour les autres, M. Viénot se chargeait personnellement de la besogne auprès des autorités de la colonie, Je cite une de ces dénonciations parce qu’elle est caractéristique.

Au mois de novembre 1881, peu de temps après la prise de service de M. le gouverneur Dorlodot des Essarts, M. le sous-commissaire de la marine, Prioux, faisant fonctions de directeur de l’intérieur, M. Viénot se présenta au cabinet de ce chef d’administration à l’effet de déposer une plainte contre le commissaire de police de Papeete, chef inspecteur de la police indigène, et le chef de bureau de l’administration générale de l’instruction publique et des cultes qui avaient, disait-il, dans une réunion publique pour les élections au conseil colonial, fait de la propagande contre lui et ses partisans. (À Tahiti,

  1. C’était alors M. L. Gerville-Réache, frère du député de la Guadeloupe.