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CONTES CORÉENS

subtils efforts de l’érudition moderne pour les sortir de cette atmosphère et dégager la pensée lointaine dont ils émanent.

Ici, nous sommes en Corée, dans la Corée millénaire ; nous retrouvons sa morale, ses croyances, ses mœurs, son instinctif désir de justice. Le dieu du ciel, le grand Okonchanté, intervient fréquemment pour protéger les honnêtes gens. Son influence, même quand il n’est pas nommé, se devine partout ; elle se révèle par des inci­dents secondaires qui, dans le déroulement du drame, prennent une valeur, et contribuent à sauver le héros ou l’héroïne.

L’autorité paternelle est absolue, image de celle du Roi, mais si le père abuse de ses droits, il est châtié. Au-dessus des lois les plus respectées, trône la Loi Éternelle. Ce sentiment d’une justice supérieure se retrouve chez tous les peuples ; on connaît la pièce splendide de Sophocle où la pieuse Antigone se dévoue pour rendre à son frère Polynice les honneurs de la sépulture. Elle désobéit aux ordres du farouche Créon, qui veut que le cadavre soit abandonné, et elle ose dire au tyran que la loi divine est au-dessus des lois édictées par un Maître.

La morale et la sagesse universelles rayonnent en ces contes coréens ; assurément, l’obscurcissent parfois les croyances et les usages particuliers à ces peuples mon­gols.

Par leur fantaisie et leur imprévu, ils charmeront les enfants ; les hommes faits les liront avec intérêt ;