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CONTES CORÉENS

les sépara encore, mais tout à coup une voix menaçante descendit du ciel :

« Homme terrestre, je te le dis, moi, le grand Okonchanté, le sort des deux êtres qui sont couchés dans ce tombeau est réglé à jamais, ils ne sont plus que mes enfants. Je t’ordonne de ne plus troubler leur repos ! »

La tombe se referma et le mari rentra chez lui, après avoir informé les parents de Vonléï de ce qui s’était passé. Il épousa bientôt une autre jeune fille.

iii

La fête des moissons arriva. On la célèbre chaque année au quinzième jour de la huitième lune. Comme ce jour-là on a coutume de commémorer les morts, les parents de Jan-Boghi et de Vonléï s’étaient réunis autour de la tombe de leurs enfants. Alors deux oiseaux, un rouge et un vert, survinrent qui gazouillèrent de douces chansons.

Lorsque la commémoration eut pris fin, deux belles Bienheureuses, vêtues de blanc, descendirent du ciel et chacune d’elles tenait à la main cinq fleurs, une blanche, une bleue, une rouge, une jaune et une noire. Les Bienheureuses touchèrent de leur sceptre le tombeau qui s’ouvrit. Elles y jetèrent les fleurs blanches et les squelettes se formèrent. Elles lancèrent les fleurs bleues et les veines apparurent. Elles répandirent les fleurs rouges et le sang circula. Elles lancèrent les noires, et les