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CONTES CORÉENS

deux d’entre eux étaient montés sur des mules blanches et le troisième sur une mule tachetée.

Le tireur banda son arc par trois fois, tira, et chaque fois, la flèche atteignit au cœur l’un des voyageurs.

« Que fait-il ? Il tire sur des hommes ! s’écriait la foule.

— Allez voir à quelle espèce de gens nous avons affaire » cria l’archer et il courut avec les autres là où les voyageurs étaient tombés.

Mais grand fut l’effroi de tous quand au lieu de trois voyageurs, on reconnut trois tigres : un mâle énorme, une femelle de sa taille et une jeune tigresse.

« Quel bonheur qu’ils soient tués, sinon la mort nous menaçait tous. »

Tandis que les gens parlaient ainsi, le chasseur ouvrit rapidement la poitrine de la jeune tigresse et en sortit deux jolis petits animaux, qu’il cacha dans son sein.

Ce jour-là, l’archer reçut le titre de Dichandari et une place de gouverneur.

Mais il chercha en vain sa femme ; il ne la retrouva jamais. Ses beaux-parents, la petite chaumière, et jusqu’à la place où elle s’élevait avaient également disparu.

Une année s’écoula durant laquelle les animaux avaient un peu grossi. Survint une guerre néfaste pour la Corée.