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PRÉLIMINAIRE.

lans, comme ces arbres frappés de mort par le fer et par le feu qu’on rencontre quelquefois dans un champ nouvellement défriché.


Il est une remarque à faire ici, qui semble toujours nouvelle tant elle est vraie. Il est consolant pour le christianisme, malgré les énormes abus qu’on en a faits, de pouvoir dire que les progrès de la civilisation, depuis trois ou quatre siècles, sont dûs en partie à l’esprit de ce livre fameux et sublime, la Bible, objet continuel des méditations des scolastiques et des savans qui nous apparaissent au début de cette époque mémorable à travers les dernières ombres du moyen âge. La direction qu’ils ont donnée à l’esprit humain, n’a pas cessé depuis de se faire sentir ; ils ont continué l’œuvre de la généralisation du Christ, et leurs paroles, qui s’adressaient toujours à la multitude, ne faisaient que se conformer au système du maître. Le Régénérateur-Dieu est né au sein du peuple, n’a prêché que le peuple, et a choisi, par une préférence trop marquée pour ne pas être significative, les disciples de ses doctrines dans les derniers rangs de ces Hébreux infortunés, gémissant dans l’esclavage des Romains, qui devaient renverser aussi bientôt après leur antique Jérusalem. Ce fait plus que tout autre explique les tendances humanitaires du christianisme,