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HISTOIRE

et que rien n’était plus fallacieux que ses promesses.

C’est en 1636, que les Iroquois tentèrent une irruption dans le cœur du pays des Hurons. Quatre ans plus tard, la guerre recommença avec plus de vigueur que jamais ; mais ceux-ci, instruits par leurs malheurs et devenus plus circonspects, tenaient tête à leur ennemi, sur lequel ils remportaient quelquefois des avantages signalés, car ils ne lui en cédaient point en courage. Leurs désastres provenaient de leur indiscipline et de leur trop grande présomption. Voyant cette opposition inattendue, les Iroquois, toujours plus habiles, voulurent unir la politique aux armes, et feignirent de menacer les Trois-Rivières, où commandait M. de Champflour, et lorsqu’on s’y attendait le moins, ils demandèrent la paix au gouverneur-général, et rendirent les prisonniers français. Mais ce dernier ne tarda pas à reconnaître leur mauvaise foi, et rompit la négociation.

Cependant sa situation était des plus pénibles, se trouvant pour ainsi dire réduit à être témoin de la lutte des Sauvages, et exposé à leurs insultes, sans pouvoir à peine, faute de troupes, faire respecter son pavillon qu’ils venaient braver jusque sous le canon des forts, et encore moins tenir la balance entre les deux partis. L’état de faiblesse dans lequel on le laissait