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HISTOIRE

grand que n’aurait pu le faire croire la durée de ces perturbations de la nature si rares dans nos climats ; il se borna à la chute de quelques têtes de cheminées, et à des éboulemens de rochers dans le St.-Laurent au-dessous du Cap-Tourmente, dont le savant Suédois, Kalm, a cru reconnaître des traces lorsqu’il visita cette localité en 1749[1].

Les Sauvages dans les bois disaient que c’étaient les âmes de leurs ancêtres qui voulaient revenir sur la terre ; et ils prenaient leurs fusils et faisaient des décharges en l’air comme pour les effrayer et les faire rentrer dans leur céleste demeure, craignant que leur nombre, s’ils descendaient ici-bas, n’épuisât le gibier et n’affamât le pays. Ces phénomènes, dont la répétition excitait de plus en plus la surprise et l’étonnement des colons, achevèrent aussi de leur faire oublier les différends qui divisaient les grands fonctionnaires, et qui dans le fond n’intéressaient qu’un petit nombre de

    demy heure après la fin du salut du Lundy 5 de février, jour de la feste de nos Saints-Martyrs du Japon, sçavoir sur les 5 h. ½ et dura environ 2 miserere ; puis la nuit et ensuite les jours et nuits suivantes à diverses reprises, tantôt plus fort et tantôt moins fort : cela fit du mal à certaines cheminées, et autres légères pertes et dommages ; mais un grand bien pour les âmes… cela dura jusques au 15 de mars ou environ assez sensiblement. » Journal des Jésuites.

  1. Voyages dans l’Amérique du Nord. &c.