Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/320

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
321
DU CANADA.

Colbert avait envoyé avec M. de Mésy un commissaire royal, M. Gaudais, pour examiner l’état du pays touchant sa situation géographique, son climat, sa fertilité, sa population, ses moyens de défense contre les Iroquois, son commerce, &c, et lui en faire rapport, ainsi que de la manière dont serait reçu par les habitans l’établissement de la haute cour dont on va parler tout à l’heure. Ce grand ministre faisait chercher dans toutes les parties du monde des renseignemens qui pussent être avantageux pour la France et ses colonies sous le rapport du commerce.

Après avoir repris le Canada entre ses mains, Louis XIV commença par y établir un gouvernement royal, et ensuite une cour supérieure[1], sous le nom de « Conseil souverain de Québec, » pour y tenir à peu près la place que tenait le Parlement à Paris, et auquel fut déféré le réglement suprême de toutes les affaires de la colonie tant administratives que judiciaires. Ce conseil qui jouissait des mêmes droits que les cours souveraines en France, et qui devait enrégistrer, sur l’ordre du roi seulement, tous les édits, ordonnances, déclarations, lettres patentes &c., pour leur donner force de loi, ou un caractère d’authenticité, fut d’abord compo-

  1. Ordonnance du mois d’avril 1663.