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DU CANADA.

partageait-il cette dernière partie de ses fonctions ; et le gouverneur avait-il quelquefois le désagrément de voir adopter les recommandations de cet officier secondaire et rejeter les siennes.

Dans ce partage des pouvoirs publics le peuple n’eut rien. L’on crut faire une grande faveur aux habitans de Québec en leur permettant d’élire un syndic pour représenter et soutenir leurs intérêts auprès du conseil souverain ; c’était tout ce qu’on avait pu introduire dans le pays des institutions municipales de France ; et ce fragile scion ne tarda pas à périr.

L’on peut dire en résumé que le gouvernement résidait dans le gouverneur, l’intendant et le conseil souverain, tous à la nomination directe du roi ; et que les habitans du Canada n’avaient, pour garantie de sa bonne conduite, que l’honnêteté et les talens de ceux qui le composaient ; il n’y avait pas l’ombre de responsabilité à ceux pour lesquels il était institué, c’est-à-dire, au peuple. Le gouvernement politique était simple comme tous les gouvernemens absolus ; aucun rouage compliqué n’en embarrassait la marche, ni n’opposait d’obstacles bien sérieux aux hommes chargés de le faire fonctionner, soit qu’ils voulussent abuser de leur position pour satisfaire leurs