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HISTOIRE

auront naturellement plus de confiance dans celui qui a été consacré par l’expérience des peuples et des siècles, que dans un autre qui sera tout à fait contraire à l’esprit de leurs institutions politiques ; car ils doivent désirer avant tout que leurs ministres et leurs autels soient autant que possible hors des atteintes de l’intimidation. D’après l’alliance intime qui existe entre leur religion, leurs lois et leur nationalité[1], ils ont droit de réclamer aussi qu’un rempart infranchissable environne les institutions nationales qu’ils tiennent de leurs pères.

Nous avons parlé plusieurs fois du séminaire de Québec, auquel M. de Pétrée voulait faire jouer un grand rôle dans son plan de gouvernement ecclésiastique. Cet utile établissement fondé par lui, comme on l’a dit en 1663, fut doté richement en terres qu’il acheta dans le pays, et qu’il affranchit des dîmes, faveur qu’il prit sur lui, mais nous ne savons avec quel droit, d’accorder aussi à toutes celles des com-

  1. On se plaint que le couvent des Ursulines se dénationalise. L’on peut dire à ce sujet, que tant que nos institutions conventuelles, qui sont des fondations privées françaises, se renfermeront dans la nationalité canadienne, elles pourront espérer de se conserver ; mais une fois qu’elles sortiront de là, elles subiront probablement le sort du collége du roi de Toronto. Il n’y a que le grand attachement des Canadiens pour elles qui les rende encore pour ainsi dire inviolables.