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DU CANADA.

nous avions le plus grand besoin de son énergie, et de son expérience, car la guerre était imminente, non une guerre partielle entre les Français et la confédération iroquoise seulement, mais une guerre générale qui allait s’étendre à toutes les nations de l’Ouest et compromettre notre système d’alliances, si essentiel au commerce et à la paix du Canada.

C’est en 1682 que le comte de Frontenac s’embarqua pour la France. Son départ était au fond un nouveau triomphe pour le parti de M. de Pétrée ; mais c’était le dernier. Le rappel presque successif de trois gouverneurs avait suffisamment constaté sa puissance et ses prétentions. L’administration des deux premiers n’avait duré ensemble que quatre ans ; celle de M. de Frontenac en avait duré dix ; ses talens et son influence à la cour avaient seuls pu le maintenir si longtemps dans un poste aussi difficile. Il était parent, nous croyons, de madame de Maintenon, chargée alors de l’éducation des enfans que le roi avait eus de madame de Montespan ; et c’est probablement par son influence qu’il fut nommé de nouveau gouverneur de la Nouvelle-France en 1689, ainsi que nous le verrons plus tard. Les successeurs qu’on lui donna s’étant montrés des administrateurs médiocres, l’on sentit plus que jamais la nécessité de soutenir contre les cabales