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HISTOIRE

ville à Barcelone où était la cour, fut une marche triomphale au milieu des populations accourues de toutes parts sur son passage pour le voir.

Les deux monarques voulurent le recevoir avec une pompe royale, et le trône fut dressé devant le peuple sous un dais magnifique. Le roi et la reine, entourés des grands de la nation, se levèrent à l’approche de Colomb, qui entra suivi d’une foule de seigneurs entre lesquels il se distinguait par un port noble et imposant, et une chevelure blanche qui tombait sur ses épaules. Après l’avoir fait asseoir en leur présence, honneur accordé très-rarement même aux plus grands de l’Espagne, les deux monarques lui firent raconter les événemens les plus remarquables de son voyage, récit qu’ils écoutèrent avec l’émotion la plus profonde. Quand il eut fini, ils se jetèrent tous deux à genoux, et levant les mains vers le ciel, ils le remercièrent, en versant des larmes de joie et de reconnaissance, d’avoir couronné leur entreprise d’un succès aussi éclatant qu’il était inattendu. Tous ceux qui étaient présens les imitèrent, et un enthousiasme profond et solennel s’empara de cette auguste assemblée.

Colomb fut anobli, lui et toute sa postérité.

La nouvelle de ses découvertes se répandit aussitôt dans le reste de l’Europe, où elle causa